La rivière que j’ai sous la langue, L’eau qu’on n’imagine pas, mon petit bateau, Et, les rideaux baissés, parlons.

Rivière.

Rivière de phrases, rivière de mots, rivière de pensées, rivière de sentiments, rivière de oui, rivière de non, rivière d’insatisfaction. La rivière de mes paroles traduit le flot de mes pensées.

Mais comment ne pas s’y noyer, comment rester à la surface.

Comment ne pas noyer ceux qui m’écoutent dans les vagues de ma vie. Je me sens envahie par cette eau qui ne peut satisfaire cette soif de vie, cette soif d’amour, cette soif de toi.

Nous nous retrouvons tous les deux dans mon petit bateau, les rideaux baissés et nous parlons.

J’ai besoin de parler, de te parler, mais j’ai la nausée. J’aimerais que tu comprennes car toi seul le peut, toi seul ma moitié, mon complément, si différent mais si indispensable.

Mais toi, comprends-tu mon désir d’inonder ton cœur de mon amour, d’envahir ta vie par la mienne…

Je ne peux exprimer tout cela à quelqu’un d’autre que toi. Pourtant, comment éviter le raz de marée qui un jour pourrait nous séparer ? A cause de moi et de cette rivière que j’ai sous la langue et qui ne peut y rester ?

©zeitlos